Appel de Lévi Luc 5 :27- 32
(V. 27-32). — Jésus voulait encore s’associer un compagnon de travail. Dans le monde, lorsqu’un grand homme veut s’adjoindre un collaborateur, il le choisit parmi ceux qu’il estime être le plus à sa hauteur. Vu l’état de l’homme, Jésus n’en pouvait trouver de pareils ; aussi il les prend tels qu’il les rencontre, des vases vides, qu’il veut remplir de son amour et de sa puissance. Il choisit des êtres indignes, les seuls qu’il y eût, car c’est la grâce qui est en activité. Dans le cas qui nous occupe, Jésus s’adresse à Lévi [1], un publicain, homme méprisé par les Juifs à cause de ses occupations. Les publicains percevaient les impôts pour le compte des Romains. Ce service, qui se pratiquait avec usure, constituait, pour ces fonctionnaires, une source de revenus aux dépens du peuple ; aussi étaient-ils détestés des Juifs qui les classaient au rang des gens de mauvaise vie.
[1] Lévi est appelé Matthieu en Matthieu 9 :9.
Voyant Lévi assis au bureau de recette, Jésus lui dit : « Suis-moi. Et quittant tout, il se leva et le suivit ». L’appel de Dieu porte en soi la puissance de tout abandonner pour suivre Christ. La foi ne raisonne pas ; car, en suivant le Seigneur, on a tout en lui et l’on trouve sur sa route tout ce que sa bonté a préparé pour chaque jour.
Lévi appréciait assez Jésus pour lui faire un grand festin. Une foule de publicains et d’autres gens étaient avec lui à table, ce qui souleva les protestations des pharisiens et des scribes qui murmuraient contre les disciples en disant : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ?» (V. 30).
La grâce de Dieu et la propre justice des pharisiens ne pouvaient s’allier. Les pharisiens, estimant que le royaume n’appartenait qu’à eux et à leurs semblables, abandonnaient à leur sort avec mépris ceux qu’ils appelaient des pécheurs. Les propres justes ne connaissent pas la grâce, tandis qu’en Jésus elle était venue précisément pour les pécheurs qui se reconnaissaient tels. Jésus leur répondit : « Ceux qui sont en santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs à la repentance » (v. 31-32).
Quiconque se reconnaît pécheur est appelé à se repentir, en confessant son état devant Dieu et le jugement que Dieu prononce sur lui, afin d’accepter la grâce venue en la personne de Jésus. Ceux qui se croient justes restent en dehors des effets de la grâce ; elle ne leur dit rien ; elle n’est pas pour eux, tant qu’ils demeurent satisfaits d’eux-mêmes.
Que Dieu te bénisse abondamment
Pasteur Clémentine