Dieu au centre de tout - Témoignage

Comme plusieurs jeunes garçons de mon âge dans ce pays d’Afrique, j’ai grandi très intéressé par le football que je pratiquais avec passion. Sport qui a failli me faire quitter les bancs, si mes proches n’avaient pas été regardants. Ainsi je pu achever mes études secondaires, sans grandes difficultés, par l’obtention d’un baccalauréat série D (sciences naturelles) en 1999. J’enchainais par la suite deux années d’université au Cameroun, avant un départ pour des études supérieures en Allemagne, en décembre 2001.

J’ai grandi dans environnement familial chrétien religieux avec une grande place accordée aux rites, fêtes et symboles catholiques. Une fois arrivé en Allemagne et détaché de ces contraintes familiales, je me mis à m’intéresser à plusieurs autres courants religieux, philosophiques et spirituels. Tout y est passé : le Bwiti africain, le Bouddhisme, l’Islam, sans oublier plusieurs enseignements d’écoles gnostiques. Ma soif du mystique, et du spirituel était insatiable. Mon intérêt pour le dogmatisme religieux allait décroissant. La remise en question des enseignements chrétiens reçus depuis mon enfance grandissait.

Malgré tout, mes études supérieures se déroulaient dans de bonnes conditions. J’obtins mon diplôme d’ingénieur en moins de 5 ans, et trouvais quelques semaines plus tard un travail bien rémunéré dans un cabinet à bonne réputation. Ma soif pour le spirituel et le mystique étant loin d’être épanchée, je fis plusieurs expériences. J’allais de livres en livres. Tout enseignement présentant l’Homme comme unique maître de son destin avait un effet aimant. C’était évident, je méritais le succès que je vivais, j’avais tout fait juste, j’étais très intelligent. À tous ceux qui y voient une quelconque grâce de Dieu, je n’accordais aucune importance. Je considérais certains comme paresseux et incapables.

Je me mariais en 2010. Deux magnifiques enfants suivirent deux années plus tard. Tout était parfait.

« Tu attendras sept années de mariage avant de chanter des louanges au mariage ». Je l’ai entendu avant. Je n’y croyais pas. Et pourtant, il y a du vrai dans cette affirmation. Après 3 années de mariage, deux magnifiques enfants, une carrière professionnelle bien entamée, mon mariage vola en éclats. Nul ici besoin de rentrer dans les détails. Tout mon édifice s’écroulait. Je restais impuissant devant la destruction de ma vie familiale, la séparation de mes enfants âgés de 3 ans et 1 an et demi. Les procédures judiciaires engagées étaient ruineuses. C’était la chute libre, la désillusion.

Le risque de ne pouvoir me relever financièrement de ces lourdes procédures judiciaires était grand, sans omettre le déséquilibre que causait la séparation de mes enfants. Je perdais tout ce que je pensais avoir et autour de quoi j’avais construit mon présent et mon futur. La mort, il m’arrivait de penser, n’était pas la pire des options.

Je réalisais au fil du temps, combien mes petits succès m’avaient aveuglé. Je m’étais éloigné de l’essentiel.

Mon seul refuge devint la prière. Je me tournais vers le Seigneur. Tout en priant je m’édifiais en lisant la Bible. Certaines histoires comme celles de Joseph vendu par ses frères, Job mis à l’épreuve par Dieu me redonnaient confiance.

Jamais pendant cette traversée douloureuse, je ne me suis retourné vers les enseignements mystiques, philosophiques qui m’avaient pourtant intéressé par le passé. J’ai cherché plus que tout, la connexion à Dieu. C’est la seule qui devant les difficultés les plus grandes, rassure et garde l’esprit apaisé.

La peur, la panique disparaissent une fois que nous nous connectons à l’esprit de Dieu. L’expérience de la présence de Dieu apaise, vivifie, fortifie. Les épreuves peuvent parfois être des étapes sur le chemin pour nous rappeler nos faiblesses, nos limites, et nos écarts. Acceptons de les affronter en nous accrochons au Seigneur, avec lui tout à son sens.

Après 4 années de procédures judiciaires ruineuses mon divorce a été prononcé, j’ai pu rétablir le contact régulier avec mes enfants, j’ai retrouvé mon équilibre sur tous les plans.

Dieu a repris le contrôle sur moi, je m’égarais aveuglé par de petits succès matériels.

Tout peut s’écrouler, Dieu reste Dieu !

Désormais, et plus que jamais, je mets le Seigneur au centre de tout.

H. TSI